Pavillon Noir : dossiers de campagne
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 Blocus au Japon !

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Edouard
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Edouard


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MessageSujet: Blocus au Japon !   Blocus au Japon ! Icon_minitimeVen 13 Oct - 10:57

Fin février de l'an 1717

Le vent soufflait modérément sur cette mer d'un magnifique bleu, que La Revanche n'avait encore jamais navigué, le soleil réchauffait le pont et les hommes, qui rendit tout le monde de bonne humeur et d'humeur à flâner sur le pont. Mais le bonheur est rarement fait pour durer longtemps quand on est pirates, et c'est un cri de la vigie, qui réveilla l'équipage de sa torpeur.
- Trois navires en vue ! Ils sont derrière nous, mais déployés de façon à nous encercler s'ils arrivent à nous prendre de vitesse, s'égosilla Adolf depuis son poste.

Le Capitaine et son second, occupés à tracer l'itinéraire le moins risqué avec leur cartographe, sortirent en courant de la cabine de commandement. Les voiles de leurs poursuivants étaient inhabituelles, personne sur ce navire hormis Kiduba n'en avait déjà vue de semblables; un tout triangulaire, découpé en plusieurs bandes horizontales. Pirates ? Milice locale ? Patrouille de l'armée royale ?

- Qu'en penses-tu Kiduba ? demanda le Capitaine
- Que celui de bâbord est plus lent, il suffirait de virer brusquement à bâbord pour les prendre de vitesse et les semer. Ces navires ne sont pas faits pour la haute mer, nous n'avons pas besoin de prendre le risque de perdre des hommes alors que nous sommes si loin de vos contrées. Nous aurions du mal à recruter de nouveaux membres d'équipage ici.

Le Capitaine donna les ordres, que l'équipage, bien qu'à moitié endormi par cette chaude après-midi ensoleillée, exécuta promptement, probablement plus enclins à continuer de se dorer au soleil plutôt que de devoir combattre au risque d'être blessés, voir tués. Suivant les conseils de Kiduba, ils n'eurent guère de mal à semer leurs poursuivants qui arrêtèrent la chasse après quelques heures.

Ils naviguèrent encore quelques jours, jusqu'à arriver à leur destination: Dejima, port situé sur une petite île artificielle dans la baie de Nagasaki, à une cinquantaine de mètres des terres nippones. Celles-ci étaient relié à Dejima par un long pont gardé par des soldats qui ne laissaient passer que les personnes présentant un document officiel. Inutile de rajouter, que seuls les Japonais pouvaient passer de l'autre côté, par les moyens officiels.
Ils furent accueillis par une escorte de navires qui patrouillaient le long des côtes, tous étant équipés des même voiles étranges, et tous plus petits que La Revanche.

Une barque quitta l'un de ses navires, et vînt en direction de la goélette. Deux hommes montèrent à bord, l'un clairement japonais, l'autre par contre avait les cheveux et la barbe rousse, teint qui rappelait celui des hollandais. Adolf s'essaya en hollandais, et le roux lui répondit dans un hollandais parfait, qu'ils étaient représentants de la Compagnie des Indes Orientales Hollandaises. Le deuxième homme, se mit un peu en retrait et laissa la conversation continuer. S'ensuivit quelques formes de politesses et question globales, puis quand il apprit qu'ils n'étaient encore jamais venus ici, leur parla des taxes. Celle d'arrivée et de mouillage, s'élevait 1 000 pièces de huit. Adolf faillit s'étouffer en traduisant pour l'équipe de commandement, et Itzal essaya de marchander quelque rabais, mais les seules choses qu'on leur proposa, fût d'acheter leur café à un prix dérisoire, ou de payer 800 pièces la taxe, mais d'acheter au moins pour 300 pièces de huit de marchandises à la Compagnie. Au vu du voyage qui avait consommé la majorité des vivres à bord, la deuxième proposition fût acceptée, et La Revanche fût autorisée à quai. Il fût demandé à Alix, Muguette et toute personne ayant un minimum de connaissance en couture, de confectionner des kimonos pour les membres de l'expédition. Ils eurent terminé lorsque le soleil commençait à se coucher sur Dejima, juste à temps pour l'exécution de leur plan.

- Je vous rejoindrai à la taverne dans une vingtaine de minutes, j'ai à faire avant, lança Kiduba au Capitaine en plongeant dans l'eau à l'arrière du navire. Habillé de son kimono noir, il n'eût guère de problèmes à rejoindre l'île sans que personne ne le voit arriver, chose qui était des plus importantes, car actuellement au Japon, personne n'avait le droit d'y entrer ni d'en sortir, Japonais ou non. Il était donc crucial que les gardes en bas de la passerelle ne le voit pas débarquer depuis le navire, mais croient qu'il est sur l'île pour affaire et vient de Nagasaki.

L'équipage ne fût que globalement contrôlé à sa descente sur le quai. Ce qui semblait le plus intéresser les gardes était de savoir s'il y avait des Japonais parmi eux, le reste leur importait peu tant qu'ils ne faisaient pas de grabuge. L'on donna quartier-libre aux hommes, qui s'en donnèrent à coeur joie dans les bordels de l'île. Les femmes de joie, fît remarquer Kiduba quand il les rejoignit à la taverne, n'était nullement constitué de Japonaises, comme leur couleur de peau pouvait laisser l'entendre, mais venaient d'autres pays asiatique. Jamais une femme japonaise n'aurait été autorisée à vendre son corps à un étranger, elle aurait été exécutée sitôt son forfait commis.

L'un des membres de commandement proposa de se déguiser en Komusos. Il expliqua qu'il s'agissait de moines japonais mendiants, qui portaient entre autres un panier de paille de jonc ou de roseau sur la tête, avec tout juste un espace pour voir où ils avançaient. Ainsi, ils pourraient évoluer à Nagasaki sans attirer l'attention et il suffirait d'avoir des kimonos aux manches longues afin que personne ne puisse voir le teint de leurs mains et de leurs pieds.
L'idée fût acceptée à l'unanimité, et ce fût Kiduba qui fût désigné pour aller trouver les paniers.
Il revint une heure plus tard à la taverne, et fît signe au groupe de le rejoindre à l'extérieur. Il leur montra un tas de vieux paniers à poissons puants qu'il avait trouvé abandonnés près du port. Ils firent de leur mieux pour enlever l'odeur, retournèrent sur le bateau et se préparèrent pendant que Kiduba alla faire un rapide aller-retour sur l'île de Nagasaki afin de trouver un endroit discret à rejoindre à la nage. Il n'eût guère de problèmes pour se jouer des gardes, en passant au-dessous du pont et s'accrochant aux poutres pour traverser. Après une dizaines de minutes de recherche, il trouva un endroit côtier où la végétation se faisait plus dense, et permettrait au groupe expéditionnaire de toucher terre sans être vus.
Adolf, refusant de se séparer de ses armes, eût l'étrange idée de cacher deux de ses pistolets dans le panier, ainsi qu'un de ses fusils de boucanier dans le dos. Ce ne serait pas des plus simples de marcher droit comme un fusil, mais au moins se sentait-il un peu rassuré d'avoir quelques armes à portée de main.

La nuit bien avancée profita au petit groupe déguisé en moines Komuso, qui n'eurent pas énormément de peine à rejoindre Nagasaki guidés par Kiduba. Alix avait tenu à faire le voyage, mais n'avait aucune connaissance en natation... ce fût le Capitaine qui se proposa de l'aider à traverser à la nage, et furent aussi aidés par le panier en osier qui tenait la tête d'Alix hors de l'eau.
Une fois à terre, Kiduba prit la tête du groupe et avança en direction du Nord-Est dans les profondeurs des terres nippones.
A plusieurs reprises, Kiduba fût interrogé sur ce qui lui permettait de connaître le chemin à prendre, et ce fût après quelques jours de marches, à un croisement, qu'ils le virent pointer son sabre en direction de celui-ci, et attendit, immobile.
- Que fais-tu ?
- Patience.

Il resta là, planté pendant plus de 5 minutes, à attendre. Ce fût quand le reste du groupe manifesta son impatience et son incompréhension, qu'un buisson sur la gauche bougea, et un renard en sorti, les regarda, traversa la route et continua en direction du nord-est.
- Allons-y, fît Kiduba
Tous furent ébahis, et demandèrent explications. Itzal fût le plus virulent, disant qu'il ne comprenait pas pourquoi le groupe devrait suivre un bête renard sorti d'un buisson. Seul Adolf ne posa pas de question, et avança le premier, tandis que Kiduba recevait les questionnements. Il refusa d'y répondre clairement, et le reste du groupe fût contraint d'avancer sans autres précisions que le mot "Kami", qui sorti de la bouche de celui-ci.

Après quelques heures de marches, ils entendirent un groupe de personnes avancer au pas, dans leur direction. Ils se jetèrent à couvert des buissons, mais une des personnes du groupe s'arrêta Kiduba comprit qu'il avait vu le buisson bouger. Il décida de sortir du buisson, une corde à la main, son katana bien en évidence à sa ceinture. Le chef de la troupe, voyant le katana, sut qu'il n'avait pas affaire à un simple paysan ou voyageur égaré, car celui-ci n'était porté que par des samouraïs ou des rônins, des samouraïs sans maîtres.
- Messieurs ? dit Kiduba
- Que faites-vous ici ? Et qui êtes-vous ?
- Kiduba Tokugawa. Mon maître m'a chargé d'apporter une missive en mains propre à un homme important à Nagasaki.
- Cela tombe bien, nous y allons.
- J'en reviens, c'est d'ailleurs pourquoi je ramasse les collets que j'avais posé sur le chemin de l'aller, afin de me nourrir.

Peu satisfait de sa réponse évasive, il n'avait toutefois pas d'autres choix que de s'en contenter, car questionner en détails un samouraï sur sa mission était mal vu. Il fit un signe de main, et sa troupe repris la cadence et s'éloigna au petit trot.
Il attendit quelques minutes après les avoir perdus de vue, et fît signe à ses camarades de sortir du bosquet.
- Hé bien, c'est pas passé loin... félicitations pour ta rapidité de pensée cher ami, le remercia Adolf
- Continuons, le temps commence à se couvrir et je ne sais pas dans combien de temps nous arriverons.

Au soleil couchant, une fine pluie commença à tomber des nuages. Adolf demanda au groupe d'attendre, et monta sur un des arbres jusqu'à sa cime, et redescendit quelques instants après.
- Il y a une grotte là-bas près des montagnes, nous pourrions nous y réfugier et profiter d'un peu de repos à l'abri de toute mauvaise rencontre.
Ils ne mirent qu'une dizaine de minutes avant d'arriver en vue de celles-ci, et furent surpris d'y voir de la lumière. Kiduba entre en premier, arme à la main, et se retrouva face-à-face avec un autre homme, armé lui aussi d'un katana et d'un autre derrière lui, plus jeune. Le Second se présenta et expliqua qu'il escortait un groupe de moines Komuso et qu'ils cherchaient un refuge à la pluie. L'autre homme se présenta comme étant Sam, un samouraï en mission chargé de ramener son neveu auprès de son père.
Ils partagèrent l'abri et se réchauffèrent autour du feu, mais n'enlevèrent pas leurs paniers au risque de trahir leurs origines. Sam parut mal à l'aise lorsque Kiduba leur dit que les moines participeraient aussi aux tours de garde, et décida que lui ou son neveu garderait toujours un oeil ouvert pendant ceux-ci, et ne feraient confiance qu'à Kiduba en sa qualité de samouraï.
Vint le tour de garde de Fredrik et du capitaine Adrien Damilo. Leur vision réduite par les paniers, ils ne virent pas l'ennemi arriver, mais entendirent des bruits venant de la forêt. Fredrik réveilla Itzal d'un coup de pied, qui réveilla les autres. Au même moment, une volée de flèches furent tirées depuis l'orée de la forêt, dont une qui frappa le panier du capitaine dans le côté, celui-ci posa le genoux au sol, puis se releva d'un signe de main rassurant.
Ils eurent le temps de tous se mettre à l'abri afin d'éviter la deuxième volée, dont aucune ne fit mouche, mais permit au reste des attaquant de se rapprocher. Adolf, caché derrière un rocher, avait profité de la pluie de flèche pour sortir discrètement ses pistolets, et tira sur les archers sitôt la volée passée. Il fît mouche, deux fois, dont un qui eût la tête qui explosa telle une pastèque. Le coup de feu surpris Sam, qui regarda Kiduba et tremblait, katana à la main. Il ne savait pas si lui et son neveu pouvaient leur faire confiance; pourquoi des moines mendiants seraient-ils armés ?

- Nous avons un ennemi commun pour l'instant, nous vous expliquerons après ! cria Kiduba à l'adresse de Sam et de son neveu

Les européens se préparèrent à recevoir leurs ennemis, et le bruit du fer contre fer se fit entendre. On dénombra 7 attaquants à la lame, et 5 archers, dont deux étaient étendus par terre. Il ne fût guère difficile pour les hommes de Damilo, tant habitués à se battre, de se débarrasser de leurs ennemis qui semblaient être des pillards plus habitués à dissuader leurs victimes que de se battre. 6 d'entre-eux moururent, pendant que le 7ème demanda pitié à Kiduba, qui venait de tuer un de ses camarades d'un mouvement simple. Les trois archers encore debouts essayèrent de prendre la fuite, mais l'un d'eux fût touché dans l'épaule par un tir d'Adolf, qui avait profité de la mêlée pour sortir son fusil de boucanier. Le Capitaine ne jugea guère utile et prudent de poursuivre les deux pillards survivants dans un terrain qu'ils connaissaient mieux qu'eux.

Des gémissements se firent entendre près de l'entrée de la grotte, ceux du jeune homme qu'ils venaient de rencontrer. Ayant la fougue de la jeunesse, il avait sauté par-dessus un cadavre pour rejoindre son oncle qui se battait contre deux adversaires. Il n'avait pas eu le temps de finir son saut, qu'une lame s'était plantée dans son ventre, et la douleur l'avait envoyé au sol. Alix commença à se diriger vers lui, que Sam pointa son katana dans sa direction. Kiduba le désarma d'un geste souple, et lui intima l'ordre de ne pas bouger tandis qu'Alix et lui soigneraient son neveu. Itzal ramassa son katana, et avec Adolf, pointèrent leurs armes contre Sam, qui ne bougea pas mais marmonna en japonais. Prière ou insultes ? Les connaissances basiques dans sa langue d'Adolf et Itzal ne leur permit pas de le savoir, mais au fond, ils s'en fichaient.
Pendant qu'ils le soignaient, Kiduba expliqua de son mieux qu'ils n'étaient pas des ennemis, et souhaitaient se rendre à un temple au nord. Sam ne fût guère convaincu, mais n'avait rien à redire puisqu'il n'était plus armé.
Ils firent de leur mieux pour arrêter les saignements. Alix déclara que s'il passait la nuit, il aurait de grandes chances de s'en sortir, et Kiduba traduisit. Malheureusement, il ne la passa pas et rendit son dernier souffle à l'aube, son oncle à ses côtés.


Sa mission ayant échouée, Sam accepta de guider l'équipage au temple, à condition qu'ils l'aident à transporter son neveu là-bas, pour qu'ils puissent recevoir les funérailles selon leurs us et coutumes.
Ils construisirent un brancard, et reprirent leur chemin, guidés par l'oncle Sam.




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